"Un enfant est mort du choléra dans un bidonville dans un département français en 2024", ce qu’il faut savoir sur cette maladie qui se répand sur le territoire de Mayotte

Publié le , mis à jour
Hervé Garric

Il s’agit du premier cas mortel sur le territoire français depuis la détection des premiers cas, mi-mars.

Un enfant de 3 ans est mort du choléra à Mayotte, ont annoncé l’agence régionale de santé et la préfecture dans un communiqué commun, mercredi 8 mai. Il s’agit du premier décès enregistré sur le territoire depuis la détection d’un premier cas, le 19 mars 2024.

"Plusieurs cas de choléra avaient été identifiés ces dernières semaines" dans le quartier où l’enfant habitait, explique le communiqué.

58 cas de choléra identifiés à Mayotte depuis le 6 mai 2024

"Un enfant est mort du choléra dans un bidonville dans un département français en 2024" a déclaré de son côté, Estelle Youssouffa, députée Liot de la première circonscription de Mayotte, au micro de France Inter. Ce qui est encore plus grave c’est qu’on l’a vu venir", déplore-t-elle, avant de rappeler la situation sur place : "On a toujours des coupures d’eau" et "un seul hôpital avec cinq urgentistes". Un constat qui met "toute la population en danger", selon elle.

Selon le dernier bilan de l’ARS datant du 6 mai, 58 cas de choléra ont été identifiés à Mayotte. Les premiers cas avaient été recensés chez des migrants, dont certains venus des Comores voisines.

Le choléra, une maladie de la pauvreté

Le choléra est une maladie due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les bactéries Vibrio cholerae. Il touche les populations n’ayant pas un accès suffisant à l’eau potable et aux services d’assainissement de base. Si la plupart des personnes infectées n’ont aucun symptôme ou des symptômes bénins, la maladie peut se manifester par une diarrhée aiguë et des vomissements parfois à l’origine d’un décès, en quelques heures seulement. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, "on estime qu’il y a chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra, et 21 000 à 143 000 décès dus à la maladie dans le monde".

Entre 0 et 2 cas en France métropolitaine depuis 2000

En France (hors Guyane et Mayotte, où des épidémies limitées se sont déclarées dans les années 90 – 2000), les mesures d’assainissement et d’hygiène ont mené à la disparition de la maladie. Les cas importés – comme c’est le cas à La Réunion – sont rares et essentiellement liés à l’absorption de boissons ou d’aliments contaminés à l’étranger. Entre 0 et 2 cas de choléra sont déclarés chaque année en France métropolitaine depuis 2000.

Le traitement du choléra consiste essentiellement à compenser les pertes en eau et électrolytes. La réhydratation se fait par voie orale (ou en intraveineuse dans les cas les plus graves). Dans ce cas, l’état du patient s’améliore rapidement et la guérison survient en quelques jours.

Les vaccins sont-ils disponibles ?

Comme le précise l’Institut Pasteur, "plusieurs vaccins contre le choléra sont aujourd’hui disponibles", mais le nombre de doses administrées lors des campagnes de vaccination se réduit à cause de la limitation des stocks contrainte par la multiplication des flambées de cas.

Pour sa part, l’OMS a donné en avril son feu vert à la version simplifiée d’un vaccin, produit par le groupe sud-coréen EuBiologics, pour accélérer la production et regonfler les stocks mondiaux de sérums anticholériques.

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