"Travailler le sol sans s’en dégoûter" : en Aveyron, des maraîchers se sont regroupés pour mieux valoriser les produits de la terre

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  • Les maraîchers du collectif Piquant-Léger.
    Les maraîchers du collectif Piquant-Léger.
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Benoît Donnadieu

Six maraîchers se sont associés pour former le collectif Piquant-Léger, afin de transformer leurs légumes et de se répartir la lourde charge de travail.

Sous la chaleur de leur serre, les six maraîchers du collectif Piquant-Léger préparent la saison estivale, qui s’annonce chargée. Une aventure qui débute en 2019, à Segonds, commune du Bas-Ségala. Pyo Michaud et Oriane Assali reprennent la ferme à deux et exploitent les terres en maraîchage bio. Quelques années plus tard, ils se questionnent sur le modèle économique à adopter. "C’est une activité où l’on passe beaucoup de temps et qui est peu rémunératrice", expliquent-ils.

Exploiter la terre à plusieurs

L’idée leur vient alors de créer un collectif pour exploiter la terre à plusieurs et transformer leurs produits de saison. Ils lancent un appel à projet, avec comme objectif de co-construire ce nouveau collectif, qui prend forme en 2023. Au départ, une dizaine de personnes s’intéressent au projet, qui se stabilise définitivement à l’automne dernier, autour de six maraîchers.

"Maraîchage et cuisine sont gourmands en main-d’œuvre"

Trois personnes travaillent sur la partie maraîchage, et les trois autres à la partie diversification. Avec les fruits et légumes produits, notamment les invendus, le collectif transforme cette matière première pour faire des stands de traiteur sur des rendez-vous événementiels.

"Le maraîchage et la cuisine sont gourmands en main-d’œuvre", indique Amélie Astoury, du collectif. "L’idée est que chaque équipe prête main-forte à l’autre". Lors des récentes manifestations des agriculteurs, le temps de travail consacré à l’activité était au cœur des débats. L’objectif du collectif, en s’unissant, est ainsi de répartir au maximum la charge de travail et la pénibilité.

"Travailler le sol sans s’en dégoûter"

"La cuisine permet de valoriser les produits déclassés et cabossés et de compléter les revenus du maraîchage avec la vente des produits transformés", ajoute Pyo Michaud. "On travaille les produits frais qu’on écoule sur des stands de cuisine éphémère. On intervient sur un rayon de 1 h 30 autour de la ferme".

Le collectif réalise aussi des paniers commercialisés, sur des lieux de dépôt. Une partie que les maraîchers souhaitent développer pour écouler leurs produits bios.

"Il y a bien sûr une dimension écologique dans notre projet, autant pour le respect de la nature que pour la dimension humaine", souligne Amélie Astoury. "Maraîcher est un très beau métier mais c’est important de travailler le sol sans s’en dégoûter."

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