La comédienne Vanessa Cailhol, originaire de Pont-de-Salars : "Sur scène, je me sens puissante"

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  • Vanessa Cailhol a remporté le prix de la comédienne dans un spectacle public lors de la dernière édition des Molières.
    Vanessa Cailhol a remporté le prix de la comédienne dans un spectacle public lors de la dernière édition des Molières. Vanessa Cailhol
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Maxime Lacaze

À 41 ans et pour sa troisième nomination aux molières, Vanessa Cailhol a enfin obtenu le Graal suprême, avec le prix de la comédienne dans un spectacle public. Une récompense pour cette artiste reconnue dans le milieu, qui s’amuse sur scène et qui revendique fièrement ses origines aveyronnaises.

Bien qu’elle soit née à Toulouse et résidente parisienne, le cœur de Vanessa Cailhol est en Aveyron. Personnalité sensible comme une corde vocale, notre appel l’a ému car c’est pour elle "un retour aux sources". Elle a pourtant joué dans les plus grandes comédies musicales (Les Misérables, Mamma Mia, Pinocchio…) ou pièces de théâtre (Dom Juan, La Dame de chez Maxim…) mais l’émotion est palpable dans sa voix. La même qui l’a envahie lors de son discours durant la dernière cérémonie des Molières.

Elle découvre le métier avec Carole Massoutié

Après deux nominations en 2018 et 2023, en tant que révélation féminine, Vanessa Cailhol a enfin obtenu le prix ultime en 2024 : celui de la comédienne dans un spectacle public, pour la pièce de théâtre Courgette, mise en scène par Paméla Ravassard et Garlan Le Martelot.

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- Vanessa Cailhol

Une surprise pour la principale intéressée. Elle qui avait "l’habitude de rester assise" a failli tomber dans les pommes. "C’était très fort. Cette récompense va au-delà de mon parcours de comédienne."

Sur scène, elle pense spontanément à ses proches et ceux qui lui ont tendu la main. Mais aussi à cette prémonition. Le matin même, en insérant son texte de remerciements dans sa pochette, elle y rajoute la photo de sa fille et d’elle-même étant petite. Une forme "de bilan avec soi-même, qui me donne le vertige".

Son premier rapport avec l’art, Vanessa Cailhol l’a vécue à Pont-de-Salars lorsqu’elle intègre l’école de danse à quatre ans, sous les ordres d’Annie Portal. De là à en faire son métier, pas encore. Ce qui la maintient sur scène durant cette période, c’est le gala de fin d’année. "J’aimais être sur scène mais aussi les à-côtés. J’adorais ressentir par exemple l’odeur de la laque !", confie-t-elle. Après un intermède avec Nicole Hospital, c’est avec Carole Massoutié qu’elle va se perfectionner.

"C’est la première à m’avoir fait comprendre que danser était un métier." Elle attrape le "virus" et la danse devient un pilier de sa vie. Tous les soirs, après les cours, la jeune lycéenne de François-d’Estaing enchaîne les chorégraphies avant les devoirs. Des années laborieuses, où elle forge son destin. Le Bac obtenu, elle s’envole à Toulouse pour jouer au Besso Ballet, une troupe de ballet junior.

Un accent qui pose problème

Mais la carrière de Vanessa Cailhol est "vibratoire" comme elle le définit, "faîtes de hauts et de bas." Entre les échecs de castings, les refus pour des rôles, l’Aveyronnaise se rend compte de la difficulté du métier. Elle trouve rejuge à Genève au sein de "Généva Dance Center", où elle évolue dans divers ballets. Même si elle adore la danse, la Salarsipontaine apprécie aussi l’interprétation. Mais son accent pose problème. Elle doit le gommer pour être uniformisé. "Parfois des mots m’échappent encore mais je suis fier de cet accent, qui me rappelle mes origines", certifie-t-elle. Elle finit par intégrer l’Académie Internationale de Comédie Musicale à Paris, avant de rejoindre le Cours Florent. Progressivement, elle fait sa place dans le milieu. Pour sa première expérience théâtrale, Vanessa Cailhol se retrouve à interpréter Mowgli dans ‘‘Le Livre de la jungle’’, avant d’enchaîner entre théâtre et comédie musicale. La scène lui fait du bien. "Je suis ambivalente parce que j’exerce un métier médiatique alors que j’étais profondément timide plus jeune, confie-t-elle. Mais sur scène, je me sens puissante."

À 41 ans, elle se retrouve définitivement sur le devant de la scène avec le Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre public, pour son rôle dans "Courgette". Une distinction qui récompense sa ténacité et honore sa passion. "C’est une petite lumière qui me dit de m’accrocher parce que l’art, c’est profondément essentiel. Ça sauve même parfois." Alors que de nouveau projets sont en préparation, elle a un rêve désormais. "Jouer dans l’Aveyron, ça serait beau non ?", interroge-t-elle. En attendant, à son retour, elle pourrait bien montrer sa récompense et partager un instant avec ses amis près du lac de Pont-de-Salars. Comme autrefois.

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