Rodez : 50 ans de travail dans les arts du feu, un beau jubilé pour Roselyne Blanc Bessière

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  • Roselyne Blanc Bessière, artiste verrière
    Roselyne Blanc Bessière, artiste verrière - Axelle Delpuech
Publié le
Axelle Delpuech et Agathe Velasco

À l’occasion de son jubilé, l’artiste verrier Roselyne Blanc Bessière expose, à la fois, à l'Hôtel de ville, jusqu'au 29 avril, au musée Fenaille, mais également dans son atelier, au 5 rue de l'Embergue..

Ruthénoise d’origine, Roselyne Blanc Bessière a effectué ses études à l’école des arts appliqués à Paris. Là-bas, elle a pu y découvrir sa passion pour la céramique grâce à son professeur. Passé par Limoges, le hasard de la vie l’a finalement ramenée à Rodez. Dans les années 1970, elle ouvre son premier atelier de 270 m², de quoi laisser libre cours à son imagination.

"Autrefois ma maman m’achetait des pièces, c’était une groupie !"

"Le verre, ça s’est fait naturellement, un peu par hasard. Un jour, alors que je travaillais sur des couleurs de grisaille, le programmateur du four a mal fonctionné, la température est montée trop haut, le verre s’est alors étalé et a créé un mélange de couleurs. J’ai trouvé ça magnifique" ,confie-t-elle. C’est donc de cet incident qu’est né son amour pour le verre. Il y a quelques années elle déplace son atelier dans le centre de Rodez, au 5 rue de l’Embergue, et y aménage son lieu de travail et de vie : "Un atelier où il y a tout sur place."

Après 50 ans de travail dans les arts du feu, ses méthodes ont quelque peu évolué. "On travaille différemment, pas de la même manière à 30 ans qu’à 74 ans, on se raisonne, on se construit." Plus sage, elle a su apprendre la patience, une qualité essentielle dans sa profession, dont elle a une vision bien singulière. "Je travaille comme un peintre, un sculpteur." Roselyne Blanc Bessière ne se décrit pas comme une artisan mais plutôt comme une créatrice. Chacune de ses pièces, bijoux, tableaux ou sculptures, est unique et possède son histoire.

"On vit seul dans notre atelier mais on est entouré"

La quantité lui importe peu, c’est davantage la qualité qui prime. Pour preuve, les échanges qu’elle peut avoir avec des collectionneurs qui aboutissent parfois à des liens amicaux et respectueux. Elle est souvent très touchée par ces rencontres. La recherche de qualité, on peut la retrouver dans sa manière de travailler. "Je préfère réaliser des expositions avec deux ou trois personnes, c’est plus enrichissant et plus valorisant". L’artiste verrier met un point d'honneur à l’ouverture au grand public et au contact direct avec de potentiels acheteurs.

La géologie et la nature se retranscrivent dans ses œuvres, comme dans l’un de ses tableaux où elle s’inspire de l’érable présent dans sa cour. Elle aime jouer avec les couleurs et les textures. Pour réaliser ses œuvres, elle utilise diverses techniques : des feuilles de verre qu’elle assemble, du maillage, de la dévitrification. Roselyne Blanc Bessière se sert d’émaux : cuivre, cobalt, terre, sélénium ou manganèse pour créer les couleurs de ses tableaux et sculptures, qui apparaissent seulement après la cuisson.

Récemment, elle s’est mise à la gravure qu’elle apprécie tout particulièrement. "Ça me permet d’avoir des dessins plus fins." Elle évolue, en même temps que son art.

"Si vous voulez voir un verre, posez-le devant une fenêtre et vous le verrez changer tout au long de la journée." Ses œuvres sont présentes dans son atelier, au 5 rue de l’Embergue, mais également, jusqu’au 29 avril, à l’Hôtel de ville (rez-de-chaussée, 1er et 2e étages) et au musée Fenaille (vitrine et 3e étage).Cet été, on peut retrouver Roselyne Blanc Bessière à Bozouls avec un autre créateur et également à Saumur en compagnie d’un verrier et de deux peintres.
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