Attentat de Nice : 86 tués, 450 blessés… Au procès en appel, des enfants victimes vont témoigner pour la première fois

  • 86 personnes ont perdu la vie sur la promenade des Anglais.
    86 personnes ont perdu la vie sur la promenade des Anglais. MaxPPP
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Centre Presse Aveyron

L’attentat du 14 juillet 2016 à Nice est de retour devant la justice, ce lundi 22 avril. Deux hommes condamnés en première instance à 18 ans de réclusion criminelle seront jugés devant la cour d’assises spéciale de Paris statuant en appel.

Le procès en appel de deux proches de l’auteur de l’attentat au camion-bélier, qui a fait 86 morts, dont quinze enfants et adolescents, sur la promenade des Anglais de Nice le 14 juillet 2016 débute ce lundi 22 avril, devant la cour d’assises spéciale de Paris. La cour, présidée par Christophe Petiteau, un magistrat rompu aux affaires de terrorisme, devra confirmer ou infirmer la culpabilité de Mohamed Ghraieb, Franco-Tunisien de 48 ans et de Chokri Chafroud, un Tunisien de 44 ans, condamnés en première instance à 18 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste.

Des huit personnes condamnées en première instance, seuls Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud ont fait appel.

"Je n’ai pas tout dit"

"Les victimes attendent principalement que la cour d’appel confirme les condamnations, voire aille au-delà concernant le quantum des peines", a indiqué à l’AFP l’avocate niçoise Olivia Chalus-Penochet, qui représente plusieurs des 2 542 personnes qui se sont constituées parties civiles. Parmi elles, 230 ont prévu de s’exprimer à la barre, dont neuf enfants victimes. France Bleu Azur souligne que c’est la première fois que des enfants témoigneront dans ce procès. Kenza, aujourd’hui âgée de 12 ans, explique : "Je veux dire ce que j’ai vécu, la peur que j’ai eue… Je n’ai pas tout dit aux psys. "

"Je ne voudrais pas que ces enfants deviennent des victimes à vie, mais des anciennes victimes", avait confié, il y a deux ans, à BFMTV Michèle Battista, psychiatre pour enfants et adolescents de l’hôpital Lenval, à Nice. Elle avait assuré plus de 7 000 consultations auprès de 700 patients, souffrant en grande majorité de stress post-traumatique. Sa consœur Florence Askenazy, cheffe du service de psycho-traumatisme pédiatrique de l’hôpital, estimait déjà que leur présence au procès serait légitime : "Les enfants sont tout à fait au courant de ce qui est en train de se passer, ils attendent quelque chose, même les petits."

86 tués et 450 blessés

En première instance, les deux accusés ont clamé leur innocence. Leurs avocats ont indiqué à l’AFP qu’ils plaideront l’acquittement.

Le soir du 14 juillet 2016, Mohamed Ghraiebil avait délibérément foncé au volant d’un camion de 19 tonnes dans la foule réunie pour assister à un feu d’artifice. Avant d’être neutralisé par la police, il a tué 86 personnes, en a blessé plus de 450.

L’attentat de Nice a été le deuxième attentat le plus meurtrier en France, après les attaques menées contre le Stade de France, la salle de concerts du Bataclan et des terrasses de bars et restaurants à Paris, le 13 novembre 2015.

Cette attaque avait été revendiquée, deux jours après les faits, par l’organisation État islamique.
L’enquête n’a cependant pas permis d’établir un lien direct entre l’attentat et l’organisation jihadiste. Le procès est prévu jusqu’au 14 juin.

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