Hôpital commun du Sud-Aveyron : 600 personnes dans la rue et pétition de 5 000 signatures pour défendre celui de Saint-Affrique

Vingt ans après… sauvons l’hôpital de Saint-Affrique : c’est le slogan mobilisateur inscrit sur les tee-shirts blancs distribués au public, ce samedi matin, à l’entrée du centre hospitalier Emile-Borel, à l’occasion de la manifestation qui a réuni six cents personnes.

Une manifestation "pour la défense de l’offre de soin de l’hôpital de Saint-Affrique" qui a eu lieu à l’appel de l’intersyndicale de CGT, Sud et CFDT et de médecins. Quelques élus étaient présents. "Nous avons adressé un courrier au directeur de l’agence régionale de santé (ARS) pour lui demander de venir à Saint-Affrique à la rencontre des habitants du territoire pour nous expliquer qu’elle est sa stratégie en matière de l’organisation sanitaire sur notre territoire "a déclaré Régine Sauveplane, secrétaire CGT de l’hôpital.

"Pourquoi sacrifier une offre de soins de proximité ?"

Et la syndicaliste de questionner : "Alors que nos campagnes se vident de médecins généralistes, pourquoi sacrifie-t-il une offre de soins de proximité pour l’éloigner d’encore vingt kilomètres dans le nouvel hôpital de Millau ?".

Selon elle, "dans le projet médical du Sud-Aveyron, aucun service ne devait fermer ni à Millau, ni à Saint-Affrique tant que le nouvel hôpital de Millau ne serait pas ouvert. Aujourd’hui, avec la constitution fallacieuse d’un groupement de coopération sanitaire pour la construction de l’hôpital de Millau, les équipes sont mutualisées à marche forcée pour assurer un bon fonctionnement à Millau au détriment d’un fonctionnement normal à Saint-Affrique."

La secrétaire de la CGT a précisé les raisons de la manifestation, à savoir la fermeture de 55 % des lits, la forte menace qui pèse sur les urgences, le manque d’investissements pour maintenir les locaux en état, l’iniquité des conditions de travail pour les agents de Saint-Affrique par rapport à Millau et les mutualisations à sens unique qui engendrent une activité dégradée à Saint-Affrique.

Régine Sauveplane a conclu : "l’ARS, la direction commune et les élus doivent trouver des solutions réelles et efficaces pour que l’offre de santé soit préservée dans son intégralité à Saint-Affrique."

Plusieurs orateurs se sont succédé. Pour François Bryant, secrétaire de la section locale du PCF, "il faut permettre à tous les personnels, les soignants et la population de pouvoir dire leurs mots." Bernard Boullot, co-président du Manifeste, a rappelé les principales positions de son association exprimées depuis de longues semaines.

Une pétition de 5 000 signatures

"Demain, s’il faut aller au péage du viaduc pour recruter nous-mêmes les médecins pour les urgences de l’hôpital cet été, nous le ferons, " a indiqué Guilhem Soulié, membre de la confédération paysanne.

Fin mai, l’intersyndicale organisera une action à Montpellier devant les locaux de l’ARS afin de déposer une pétition qui a recueilli 5 000 signatures.

"L’objectif sera de tenter d’obtenir des réponses à nos interrogations, en particulier sur l’avenir de notre hôpital public," a annoncé Julien Franitch, de la CFDT. "Nous profiterons de notre présence à Montpellier pour installer devant la faculté de médecine un buffet de produits régionaux. En espérant que la qualité de vie dans le Sud-Aveyron ainsi que nos bonnes tables incitent et encouragent de nouveaux médecins et paramédicaux à venir s’installer chez nous."

Les manifestants, dont une poignée d’élus, accompagnés de quatre tracteurs, ont ensuite effectué un tour de ville jusqu’à la place de la Liberté. Le parcours était sécurisé par la gendarmerie.