Et si la génétique expliquait nos goûts musicaux ?

  • La génétique semble jouer un rôle important dans le degré de plaisir que procure la musique, selon une nouvelle étude internationale.
    La génétique semble jouer un rôle important dans le degré de plaisir que procure la musique, selon une nouvelle étude internationale. CarlosDavid.org / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Tout porte à croire que la musique est un langage compris de tous. Mais la communauté scientifique ne sait pas expliquer pourquoi on préfère certains genres musicaux à d’autres. Une récente étude affirme que nos préférences en matière de quatrième art pourraient être inscrites dans notre ADN.

Une équipe de recherche internationale, dirigée par Giacomo Bignardi de l'Institut Max Planck de psycholinguistique aux Pays-Bas, a voulu déterminer dans quelle mesure la génétique influence le plaisir musical. Pour ce faire, elle s’est penchée sur les goûts musicaux de plus de 9000 jumeaux inscrits au Registre suédois des jumeaux.

Certains sont identiques et ont le même capital génétique, tandis que d’autres n’en partagent qu’une moitié. Dans ce dernier cas de figure, on parle alors de "faux" jumeaux. Qu’ils soient "vrais" ou "faux", tous les jumeaux ont grandi au sein des mêmes familles. Ils ont donc évolué dans le même environnement pendant leur enfance, ce qui facilite le travail des chercheurs pour déterminer l’influence de la génétique dans les préférences musicales.

Les participants de l’étude ont été invités à remplir un questionnaire évaluant le plaisir qu’ils tirent de l’écoute musicale. Ils ont dû indiquer dans quelle mesure ils étaient d’accord avec des déclarations telles que "lorsque je partage de la musique avec quelqu'un, je ressens un lien spécial avec cette personne" et "pendant mon temps libre, je n'écoute presque pas de musique", d’après le magazine New Scientist.

Il en ressort que la génétique semble jouer un rôle important dans le degré de plaisir que procure la musique. Les "vrais" jumeaux avaient donné davantage de réponses similaires au questionnaire que les frères et sœurs qui ne partagent que 50% de leur ADN. Les chercheurs ont donc émis l’idée selon laquelle, en matière de musique, on est bien plus soumis à la dictature des gènes qu’on l’imagine.

Pour étayer cette hypothèse, les chercheurs ont testé la capacité des participants à distinguer différentes mélodies, rythmes et tonalités. En effet, de précédents travaux de recherche ont montré l’existence de prédispositions génétiques à l’oreille musicale. Giacomo Bignardi et ses collègues ont constaté que le plaisir d’écouter de la musique ne repose pas uniquement sur la génétique. "Nos résultats ne plaident pas en faveur d'une dimension (génétique) unique du plaisir musical. Au contraire, ces résultats sont cohérents avec le fait que le plaisir musical est construit sur des parties génétiquement interconnectées mais partiellement distinctes", écrivent-ils dans leur étude, parue sur le site de prépublication bioRxiv.

Les conclusions de cette étude ont de quoi surprendre, même si elles doivent être prises avec précaution. Il ne faut pas oublier que nos préférences en matière de musique sont fortement influencées par notre culture et même notre pays de résidence. Toutefois, elles semblent bien plus gouvernées par notre ADN qu’on le pensait jusqu’à présent. Cela explique peut-être pourquoi la musique exerce un tel pouvoir sur nous.

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