Football – Aveyron : l’arbitrage, engagement constant

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  • Benoît Routhe (à gauche) et Damien Bonnal.
    Benoît Routhe (à gauche) et Damien Bonnal. G.D.
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Gilbert Douls

Alors que des questions sur l’arbitrage aveyronnais animent, comme ailleurs, certains débats depuis quelques semaines, nous sommes allés à la rencontre des référents de la fonction en Aveyron, Benoît Routhe et Damien Bonnal. Décryptage.

Il s’est toujours avéré difficile de mettre en adéquation les effectifs d’arbitres avec les besoins induits par le nombre d’équipes engagées dans les diverses compétitions officielles. Si les vocations d’arbitres s’avèrent difficiles, c’est certes en raison de la difficulté de la fonction, de l’intolérance spontanément manifestée à la moindre erreur d’appréciation alors que partenaires de jeu, dirigeants et supporters se montrent bien plus indulgents vis-à-vis du joueur maladroit ou mal inspiré. L’arbitre qui a quitté seul le foyer familial pour assumer sa mission reste tout aussi isolé après sa prestation alors que les joueurs prolongent l’agrément grégaire d’un sport collectif.

148 arbitres, un record de plus de 20 ans

Même si les désagréments de la fonction perdurent, les responsables de la commission départementale ; le président Benoît Routhe et le secrétaire Damien Bonnal, se montrent confiants grâce à un effectif total de 148 arbitres aveyronnais : 137 de niveau district et 11 de niveau ligue, mais 3 féminines seulement. Un total que l’Aveyron n’avait pas connu depuis la saison 2002-2003 ! Les clubs en infraction avec les statuts se raréfient progressivement et leurs dirigeants restent actifs et convaincants pour favoriser la pérennité de leurs représentants et pour susciter des vocations nouvelles.

Formation

Benoît Routhe et Damien Bonnal, renforcés par Patrick Salomon, Anthony Baudy et l’inusable Claude Vidal assument les sessions de formations de trois jours, qu’ils préféreraient entrecoupées de prestations sur le terrain, et espèrent mettre en place un cursus et un encadrant spécifique pour les candidats "jeunes arbitres". Cette mission de formation s’ajoute à celle non moins contraignante des désignations, souvent complexifiées par les reports des rencontres, des évaluations et contrôles. Des obligations administratives sont aussi imposées aux arbitres (rapports sur incidents et cartons rouges). C’est à ces directeurs de jeu autant qu’aux dirigeants bénévoles que les footballeurs doivent de s’adonner au plaisir du football. Qu’ils en soient sinon remerciés, du moins respectés !

Suspensions réciproques

L’autorité propre à la fonction d’arbitre et sa mission de forcer la protection des joueurs et l’application rigoureuse des règles par la sanction ne sont pas communément comprises. Benoît Routhe rappelle que, comme les compétiteurs, les arbitres sont classés. Les meilleurs sont donc affectés au plus haut niveau et peuvent candidater pour officier en Ligue. Le président de la commission se dit globalement satisfait du soutien des dirigeants qu’il contacte régulièrement (mais toujours "à froid"). De ces discussions il espère retirer des conseils ou recommandations à transmettre aux arbitres pour progresser et aux dirigeants pour valoriser les arbitres. Il comprend que des sanctions puissent être prises à l’encontre d’éducateurs outrageants vis-à-vis d’arbitres (faisant écho au cas du club d’Espalion récemment, lire plus bas) et rappelle que tout arbitre est également susceptible d’être sanctionné, notamment en étant suspendu de désignations. Benoît Routhe espère surtout que la phase de nervosité propre aux fins de rencontres à gros enjeux soit évitée pour émettre des avis et appréciations dictés par la colère.

Suspension de son coach : Espalion n’a pas fait appel

Nous relations ici même il y a quelques jours la suspension de six mois (dont deux avec sursis) du coach d’Espalion (D1) et l’amende de 220 euros infligés par le District après des propos tenus à notre reporter lors de la fin de la demie de coupe de l’Aveyron Espalion – St-Georges. Ce mardi, le président Ayral a confirmé le fait que l’USE n’a pas fait appel de cette sanction rarissime.

« Ça ne sert à rien de remuer le couteau dans la plaie, a-t-il dit. Le mal est fait, nous allons rester dans notre petit Nord Aveyron. Et j’ai demandé aux joueurs de rester tranquilles après les commentaires de certains sur cet épisode, notamment sur les réseaux sociaux. »

Recrutement et émulation

De la même façon qu’un joueur de grand talent peut susciter l’engouement de jeunes pratiquants, le cursus d’arbitre de haut niveau peut et doit favoriser l’enrôlement. Le parcours du regretté arbitre international Bernard Saules, la belle trajectoire de Frédéric Hébrard et la fulgurante progression de la jeune lozérienne Emma Prieur qui vient de réussir son diplôme de jeune arbitre fédéral jalonnent l’histoire de l’arbitrage du football en Aveyron.

Rôle des dirigeants

Enfin, Benoît Routhe et Damien Bonnal ont été incités à devenir arbitres par leurs dirigeants de clubs respectifs de Druelle et de Rives du Lot. Ils ont rapidement renoncé à la licence de joueurs pour se consacrer (sans regrets) à la fonction d’arbitre et s’investir au service de la commission départementale. Grâce leur en soit rendue !

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