Gabriel Nègre, originaire de Goutrens : "J’ai toujours envie et besoin d’apprendre des choses"

Gabriel Nègre le reconnaît : "On est un peu timide quand on vient des territoires ruraux. Il y a une espèce d’autocensure. Mes profs m’avaient dit : "Accroche-toi !"" Et le jeune Gabriel s’est accroché ! Lui qui a grandi dans le petit village de Goutrens où il était écolier, niché entre Rignac, dont il a fréquenté le collège, et Marcillac, mais qui a su quitter son Aveyron natal pour poursuivre ses études au sein du renommé Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (Isae Supaéro) de Toulouse.

Après son bac S, mention très bien, décroché au lycée de la Découverte de Decazeville, il entre en classe prépa au lycée Déodat-de-Séverac de Toulouse avant donc d’intégrer Supaéro où il sera interne durant trois ans. "C’était plus une colonie de vacances qui dure toute l’année que l’armée, sourit-il. Et ça a forgé une belle cohésion avec plusieurs amis que j’ai encore aujourd’hui."

"J’ai passé de très belles années à Toulouse, confirme-t-il. Je me suis éclaté !"

Toulouse avant Grenoble

Des années joyeuses, certes, mais aussi très sérieuses marquées un semestre à Glasgow, en Écosse, et des stages notamment chez le tunnelier Bessac, à Saint-Jory et auparavant à Toulouse, au sein de la coopérative Enercoop qui fournit à ses clients de l’électricité renouvelable. Un domaine qui intéresse particulièrement le jeune Aveyronnais. "La défense de l’environnement est quelque chose de très important pour moi. L’environnement était d’ailleurs ma mineure, en cours", explique Gabriel Nègre qui a aussi participé à la réalisation de fresques sur le climat avec des collégiens et des lycéens… Et qui a développé une vraie conscience écologique.

Au terme de son cycle à Supaéro, le Goutrénien a pris la direction de Grenoble où il vient d’intégrer, jusqu’en septembre, le commissariat à l’énergie atomique (CEA) pour travailler sur les semi-conducteurs et "étudier les matériaux pour l’ingénierie médicale à rayon X". "C’est un domaine très ouvert, c’est assez vertigineux pour moi, avoue-t-il. Si ça me plaît, je ferai peut-être de la recherche dans le cadre d’un doctorat. C’est l’occasion de continuer à apprendre tout en travaillant, avec donc une certaine autonomie financière. Ou je poursuivrai un cursus plus axé autour de l’environnement. On a la chance d’avoir le choix, beaucoup d’ouvertures avec la possibilité de trouver du travail dans notre domaine assez rapidement."

Passionné et brillant, Gabriel Nègre garde intacte cette soif de savoir. "J’ai toujours envie et besoin d’apprendre des choses, souligne-t-il. Et de transmettre aussi. Partager mes connaissances me plairait bien. D’ailleurs, j’accompagnais les élèves de seconde et de première dans le cadre d’un tutorat quand j’étais en prépa à Déodat-de-Séverac."

De l’Aveyron aux grandes écoles

Un accompagnement qui se traduit aussi par son implication au sein de l’association "De l’Aveyron aux grandes écoles", qui, par le biais d’interventions dans les établissements du département, permet d’inciter les jeunes lycéens à franchir le pas et à oser poursuivre des études supérieures, parfois loin de chez eux. À l’image du parcours de Gabriel Nègre qui fêtera ses vingt-quatre ans en novembre prochain. Il paraît pourtant bien loin le temps où le jeune bachelier quittait l’Aveyron, avec un peu d’appréhension, pour aller se frotter aux études supérieures loin de son petit village. Lui qui est promis à une belle carrière. Avec le souhait de revenir rapidement dans le Sud-Ouest afin de se rapprocher de ses racines.