Aveyron : la minutieuse opération de nettoyage de printemps des quatorze tableaux du chemin de croix de Gustave Moreau

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  • L’opération était préparée depuis plusieurs semaines.DR Patrick Innocenti.
    L’opération était préparée depuis plusieurs semaines.DR Patrick Innocenti.
  • Certaines vitres pèsent près de 150 kg./ DR Patrick Innocenti.
    Certaines vitres pèsent près de 150 kg./ DR Patrick Innocenti.
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Roman Bouquet-Littre

Les imposantes vitres protégeant les tableaux ont été retirées pour un dépoussiérage de l’œuvre au sein de l'église Notre-Dame de Decazeville.

Cette semaine, à l’aide d’un palonnier à ventouses de l’entreprise figeacoise Laumond, les vitres protégeant les tableaux du chemin de croix de Gustave Moreau au sein de l’église Notre-Dame de Decazeville ont été retirées, sous le regard attentif d’Anne-Solange Arjeau, chargée de l’inventaire du musée de géologie et du patrimoine communal.

"La vitrine principale fait 150 kg"

"La vitrine principale fait 150 kg. Il faut la manipuler avec précaution. C’est la première fois que c’est fait depuis une dizaine d’années", explique le premier adjoint Alain Alonso. Au-delà du nettoyage de la vitre et des quatorze tableaux, des photos de ces derniers ont été faites pour les archives de la municipalité. "L’idée derrière est aussi de faire des cartes postales", a précisé l’élu. L’histoire singulière de ce chemin de croix symboliste – le seul au monde – lui donne en effet un potentiel touristique important.

Une réalisation anonyme

En 1862, Gustave Moreau a 40 ans, il est rentré de son voyage en Italie et travaille assidûment pour préparer une œuvre d’un style nouveau, plus personnel, qu’il souhaite présenter. Pour lui venir en aide financièrement, son ami le peintre Eugène Fromentin lui transmet la commande d’Élie Cabrol, fils du fondateur des Houillères et fonderies de l’Aveyron François Grachus Cabrol.

Artiste dans l’âme, il souhaite un chemin de croix, largement financé par son père, pour l’église de la ville. Gustave Moreau l’accepte sans grand enthousiasme. En 1893, les quatorze toiles sont rapidement exécutées. Elles ne sont pas signées et l’artiste exige que son travail reste anonyme. Si seules les figures centrales, et particulièrement le christ, sont réellement poussées, la construction est très recherchée. L’ensemble se signale par son extrême sobriété et sa grande fidélité au récit biblique.

Des œuvres estimées à plus de 10 millions d’euros

L’œuvre est ensuite tombée dans l’oubli durant près de cent ans, avant que le Decazevillois Gilbert Bou, enseignant au collège Paul-Ramadier et féru de l’histoire de l’art, ne la sorte de l’anonymat en 1964, pour lui redonner ses lettres de noblesse en la faisant classer aux Monuments historiques dès l’année suivante, en 1965. La valeur marchande de chacune des 14 pièces serait estimée à plus de 10 millions d’euros.

Pour protéger ces tableaux des agressions, du vandalisme et du vol, d’épaisses vitres blindées ont été installées tout autour, en plus d’alarmes sophistiquées directement reliés au commissariat de police tout proche. Le retrait de ces protections le temps d’un nettoyage, puis leur réinstallation aura nécessité une journée de travail.

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