Sam à Viviez : la mise au point des mandataires judiciaires envers les élus aveyronnais

  • La justice a demandé aux occupants de l'usine de l'évacuer avant le 5 avril.
    La justice a demandé aux occupants de l'usine de l'évacuer avant le 5 avril. La Dépêche - BHSP
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Les liquidateurs de l'usine se sont à nouveau étonnés des prises de position des élus favorable à un maintien de l'obligation des lieux de l'usine.

Jusqu'ici, leur parole s'est faite rare. Les mandataires judiciaires, qui ont en charge, depuis l'annonce en novembre dernier de la cessation d'activité de l'usine Sam de Viviez par le tribunal judiciaire de Toulouse, sont chargés de la phase de liquidation de l’entreprise. Ce sont eux notamment qui doivent trouver des solutions pour régler (ou faire effacer) les 25 M€ de dette qu'a désormais la structure auprès de divers créanciers, que ce soit d'anciens fournisseurs, ou le fonds de garantie des salaires. 

Déjà au mois de janvier, ils avaient adressé un premier courrier à l'ensemble des salariés pour alerter sur le coût de l'occupation de l'usine, estimé 300 000 et 400 000 € par mois en énergie (gaz et électricité). En février, ils avaient de nouveau lancé un appel, menaçant d'une action en justice, ce qu'ils ont finalement fait ce mois de mars et qui a donné lieu, mardi, à la décision du juge des référés d'ordonner l'évacuation de l'usine avant le 5 avril.

Déjà lors de l'audience, une semaine plus tôt, les avocats des mandataires s'étaient interrogés sur l'interventionnisme des élus dans le volet judiciaire de l'affaire, visant notamment la présidente de la Région, Carole Delga. "Comment peut-elle, cette semaine encore, demander que l’occupation se poursuive ? À l’école, on m’avait appris la séparation des pouvoirs dans ce pays ! Si la Région souhaite s’occuper du site, qu’elle fasse une offre, qu’elle l’acquiert et qu’elle l’assure à ses frais. [...] Humainement, on comprend le soutien aux salariés. Mais le droit doit être appliqué, qu’il embête ou pas la présidente de Région et d’autres
élus."

"Des élus de la République qui bafouent des principes fondamentaux qui régissent notre démocratie"

Vendredi, après avoir lu les nombreuses réactions des élus à la suite de la décision de justice, les mandataires ont cette fois décidé de publier un communiqué. "C’est avec stupéfaction que nous découvrons dans la presse, des déclarations d’élus de la République qui bafouent des principes fondamentaux qui régissent notre démocratie, et notamment la séparation des pouvoirs entre le pouvoir législatif qui rédige les lois, le pouvoir exécutif qui les met en œuvre et les fait appliquer et enfin le pouvoir judiciaire qui les interprète et les fait respecter.

Rappelant ce principe constitutionnel, de telles déclarations dans la presse de certains de ces élus visant à remettre en question une décision de justice, et venant explicitement encourager cette occupation illicite du site, est tout à fait inacceptable, irresponsable et laisse libre cours à l’arbitraire."

Quoi qu'il en soit, les mandataires se préparent à devoir faire face à un refus des anciens salariés d'évacuer l'usine. "Il semblerait à ce stade que certains de ces ex-salariés n’entendent pas respecter cette décision de justice, tout en continuant à réclamer la protection de l’État ainsi que l’application de mesures dérogatoires au droit du travail, afin d’améliorer leurs situations individuelles. Nous ne désespérons pas de les faire changer d’avis d’ici au 5 avril."

Les salariés eux, n'ont cessé de répéter ces derniers jours qu'ils voulaient que les mandataires s'engagent, sur "la préservation de l'outil de production" et notamment sur le fait qu'il ne sera pas vendu pour réduire la dette, mais bien conservé, pour permettre la reprise d'activité avec le projet, en cours d'étude de la société lotoise MH Industries.

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Les commentaires (2)
Patlot Il y a 2 années Le 04/04/2022 à 08:58

Le plus détestable c'est renault, ste d'état qui va fabriquer à l'étranger et tous nous parle de produire en France

Anonyme13114 Il y a 2 années Le 02/04/2022 à 17:18

Nouvel exemple de l'attitude détestable des politiques et des syndicalistes qui veulent des lois mais qui s'appliquent aux autres mais surtout pas à eux. L'état de doit est purement théorique en France. Les mêmes vont ensuite s'étonner que de plus en plus d'électeurs s'abstiennent.