Rodez : Pierre Gardes, tout petit déjà, venait vendre les melons au marché

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  • Pierre Gardes, toujours le sourire aux lèvres.
    Pierre Gardes, toujours le sourire aux lèvres. Centre Presse - Ph. R.
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Agriculteur près de Caussade, dans le Tarn-et-Garonne, il est un fidèle du marché de Rodez, où il venait déjà avec  son père, dans les années soixante. 

Encore quelques marchés le mercredi et le samedi, et les Ruthénois ne reverront Pierre Gardes et ses melons qu'en avril prochain. Ce maraîcher de Saint-Vincent d'Autejac est le dernier à fournir des melons au marché de Rodez. "Le dernier des Mohicans" rigole-t-il. Il faut dire que dans le paysage des marchés de Rodez, Pierre Gardes, derrière ses cageots d'ails et d'oignons qui côtoient ceux des melons, fait figure d'incontournable. 

Dans les années soixante, il accompagnait déjà son père au marché de Rodez ! " On était installé à l'entrée de la place de la Cité, devant un magasin de chaussures. Le magasin Fraysse" se souvient-il. La devanture en mosaïque existe toujours. Son père décédé en 1988, il a naturellement pris le relais. 

Ainsi, tel un rituel, d'avril-mai à novembre, le mercredi et le samedi, il prend la route de Rodez avec sa camionnette. Il part de son, exploitation, à Saint-Vinvent d'Autejac, aux portes de Caussade, au milieu de la nuit, pour arriver à Rodez vers 5 h. Il s'installe, prend un petit café, parfois ce sont des clients qui le lui amènent et écoulent sûrement sa marchandise tout au long de la matinée. D'abord avec les chefs. À la lueur des premiers rayons du soleil, les cuisiniers viennent en effet faire  leur marché. Puis arrivent tous ces habitués qui ne jurent que par le melon de Pierre. 

Cela fait des décennies  que l'exploitation familiale assure les récoltes. "Dans les années 40, mes parents fournissaient les halles à Paris, l'ancien Rungis en quelque sorte, et la marchandise partait vers l'Angleterre", raconte-t-il. Rodez est "son" seul marché. Même s'il regrette la place de la Cité, il suffit de rester quelques instants à côté de lui pour mesurer le plaisir qu'il a à servir les gens. Toujours un bon mot, un sourire... et les Ruthénois le lui rendent bien quand, ces temps-ci, arrivant un peu trop tard, ils découvrent qu'il n'y a plus de melons. Ils exagèrent leur mécontentement signifiant ainsi la qualité et le plaisir qu'ils ont à déguster ses produits. "Samedi, il y en aura peut-être un peu, mais il faudra arriver tôt" sourit-il.

Le secret de la qualité de ses melons. "Oh, je ne sais pas... un peu d'eau mais pas trop" glisse-t-il. 

L'hiver approchant, Pierre Gardes s'apprête donc à entrer en hibernation. Enfin presque. Il va s'occuper de ses vaches Blondes d'Aquitaine, préparer ses champs de céréales, prendre soin de sa melonnière. Et, quand les premières chaleurs du printemps gagneront le pays, il va revenir au pied de la cathédrale. Annonçant ainsi le retour des beaux jours ! Et les Ruthénois se mettront à jeter un oeil sur son étal, mettant un point d'honneur à être les premiers à déguster ses melons. 

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