Estaing. Marc Tardieu et le journal d’une pandémie en 1918 dans le Nord-Aveyron

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  • Un nouveau roman de Marc Tardieu qui se déroule à la fin de l’année 1918, dans le Nord-Aveyron. Un nouveau roman de Marc Tardieu qui se déroule à la fin de l’année 1918, dans le Nord-Aveyron.
    Un nouveau roman de Marc Tardieu qui se déroule à la fin de l’année 1918, dans le Nord-Aveyron. Reproduction Centre Presse
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Philippe Routhe

Auteur d’une dizaine de romans, Marc Tardieu propose une fiction originale et documentée autour de la grippe espagnole. En 2020, en pleine pandémie, Hervé Chaumel découvre les "carnets noirs d’Armand Viala" qui, à Estaing, s’est démultiplié pour soigner les gens…

Nous sommes le 12 mai 2020, à Estaing. En pleine pandémie. L’auteur rend compte à son éditeur de l’étonnante découverte qu’il vient de faire, un peu par hasard. Le journal intime d’Armand Viala. Dont il va livrer toutes les pages, en lieu et place du livre qu’il devait initialement envoyer.

Et pour cause, ce journal est celui d’un combattant de la Première Guerre mondiale qui revient chez lui, à Espalion. Il lui reste une année de médecine à valider, mais déjà, il est sollicité par son père, "herboriste ou pharmacien" de la place. Ce qui n’est pas sans susciter quelques jalousies.

Or, une "méchante grippe" est en train de gagner l’Aveyron. Armand Viala, qui continue à consigner dans son carnet les semaines qui s’écoulent, détaille les cas de plus en plus inquiétants qu’il doit prendre en charge, dans ce village d’Estaing où il est parti s’installer. Avec en toile de fond une romance bien emmenée, et un rebondissement qui met en perspective la période pandémique que la planète a traversée… Publié aux éditions "Les Indes savantes", ce nouveau roman de Marc Tardieu, s’il s’attarde en Aveyron, relate par le biais de ce médecin de campagne des plus dévoués, un sujet qui fut longtemps en résonance durant la pandémie, à savoir celui de la grippe espagnole, dont le nombre de morts s’établit difficilement. On parle de 20 à 30 millions de morts pour la seule année 1918.

Sur la foi d’une riche documentation, mais sans jamais abreuver le lecteur de chiffres ou autres, Marc Tardieu parvient, par son récit, à faire prendre conscience au lecteur de la catastrophe que cela représentait. Et la douleur que cela pouvait engendrera au sein de toute la population. "Dans certains foyers, les gens meurent les uns après autres, toutes générations confondues. Un peu comme un château de cartes qui s’effondre… ", écrit-il. Jamais on ne lira le mot geste-barrière, déployé durant la pandémie, mais il en sera terriblement question dans le roman…

Puis il y a Rosalie, qui apporte jusqu’à la dernière ligne cette note de douceur, de réconfort dans un village " où les jours se succèdent rythmé par les cloches de l’église qui annonce des messes de funérailles […] ".

Auteur d’une dizaine de romans, dont "Le Bougnat", qui n’est autre que l’histoire de son grand-père (ouvrage qui connut un très beau succès dans le Massif central notamment), Marc Tardieu est un écrivain qui s’est beaucoup intéressé aux différentes communautés que l’on peut croiser en France métropolitaine et en Outremer. Mais ces dernières années, c’est le bouddhisme qui a animé sa passion pour l’écriture. Sans oublier l’histoire, en se passionnant tout d’abord pour la ville de Saint-Malo, à partir de laquelle il a publié deux ouvrages, et aujourd’hui avec l’Aveyron, où celui qui fait partie du jury du prix Arverne depuis sa création renoue quelque peu avec ses racines. Pour nous livrer "Les carnets noirs d’Armand Viala".

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