"Le but est de protéger la population, pas de la surveiller" : cette ville de l'Aveyron étend encore son dispositif de vidéosurveillance
Satisfaite de l’efficacité de la vidéosurveillance, la mairie de Decazeville s’apprête à augmenter le nombre de caméras.
Une porte sous un escalier, un couloir étroit, "attention à la tête", une première porte, une seconde et enfin la salle de visionnage. À la mairie de Decazeville, le point névralgique du système de vidéosurveillance de la ville n’est pas facilement accessible. " Seules cinq personnes ont la clé de la salle et sont habilitées par la préfecture à regarder ces images", explique Robert Garcia, conseiller chargé de la sécurité qui est l’un de ceux-là, avec le maire, le premier adjoint, le policier municipal et le directeur général des services.
Dans la petite salle, sur une télévision posée sur des rames de papiers, les images de toutes les caméras sont centralisées et visibles. "Actuellement, nous en avons 13 qui couvrent une partie du centre-ville. […] Le but est de protéger la population, pas de la surveiller. Nous ne sommes pas devant l’écran à regarder les images en direct […] et nous ne pouvons voir que l’espace public", rappelle l’élu. "Il y a des caméras fixes à 3 objectifs pour voir à 180°, d’autres à un seul, et deux dômes que l’on peut piloter à distance. Celui placé sur le bâtiment de la mairie peut suivre automatiquement les mouvements", précise Christophe Zarate, policier municipal, qui est régulièrement " sollicité sur réquisition par la police ou la gendarmerie" pour obtenir des images. "Récemment, nous avons même été appelés par la gendarmerie du Lot pour tenter de repérer un véhicule suspect dans une affaire de vols. Ils soupçonnaient un passage par Decazeville", indique l’agent, soulignant l’importance de ce dispositif pour confondre d’éventuels auteurs de délits.
Dégradation de la borne de recharge électrique sur la place Decazes, passante renversée par un véhicule devant la pharmacie, vol de portefeuilles sur le marché… Depuis 6 ans, l’exploitation des images de vidéosurveillance aurait permis d’élucider au moins 80 % des situations dans les zones filmées estime approximativement le policier. Mais au-delà de ces enquêtes, Robert Garcia souligne surtout l’effet dissuasif de ces caméras. "À la piscine, nous avions beaucoup de vols, de dégradations. Depuis leur installation, nous n’avons pas eu à intervenir."
De nouvelles caméras bientôt installées
Dans la salle de contrôle, l’écran visionnage pourrait bientôt changer de dimension. Près d’une dizaine de caméras se rajouteront en effet bientôt au dispositif actuel. "Nous avons le projet de développer la vidéoprotection. Nous allons investir 50 000 € pour 7 à 8 caméras supplémentaires", détaille l’élu. La demande de subvention auprès de l’État et du Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) a notamment été votée à l’unanimité lors du dernier conseil municipal. Il pourrait financer 80 % de la somme totale (49 558 € HT). "L’objectif à terme est de couvrir l’ensemble de la ville et des bâtiments publics. […] La police nous donne des pistes pour positionner les caméras, mais nous avons le dernier mot ", indique Robert Garcia.
Une modernisation du système évoquée
La rue Jean-Moulin à proximité de l’école, la rue Gambetta, le bas de la rue Cayrade et le parking du Laminoir seront équipés en priorité. Une modernisation du dispositif est également étudiée. "Nous avons adopté la politique d’extinction des lumières, donc pourquoi pas avoir des caméras infrarouges." La municipalité n’exclut pas non l’installation, un jour, de caméras capables de recueillir aussi les plaques d’immatriculation.
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