"La réforme des retraites s'appliquera à partir du 1er septembre" : dernières cartouches les 6 et 8 juin

Le décret portant l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans a été publié ce dimanche 4 juin au Journal officiel. Ce décret acte  "l'augmentation progressive de l'âge d'ouverture des droits à la retraite de 62 à 64 ans et à l'accélération du rythme de montée en charge de la durée d'assurance requise pour le taux plein". Le deuxième décret s'en réfère "aux départs anticipés, notamment s'agissant des carrières longues et au titre du handicap".

La réforme des retraites doit entrer en vigueur le 1er septembre. Elle se décompose en 27 décrets et quatre arrêtés qui doivent être progressivement publiés au Journal officiel avant la date butoir, avait indiqué le cabinet du ministre du Travail en mai. Mais cette mise en place de cette réforme tant décriée d'ici moins de 3 mois est-elle judicieuse ?

"Irresponsable"

Le nombre de textes d'application restant à publier avant le 1er septembre ne permettra pas aux agents administratifs de préparer correctement les changements pour les assurés, a estimé ce dimanche sur BFM TV la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, qui a jugé "scandaleux de vouloir appliquer cette réforme à marche forcée". "C'est totalement irresponsable de prétendre l'appliquer au 1er septembre (...) les agents dans les caisses ne peuvent pas préparer les choses et les assurés n'ont aucune visibilité pour leurs droits à leur futur retraite", a-t-elle dit.

L'intersyndicale a appelé à une 14e journée de mobilisation le mardi 6 juin contre la réforme des retraites, deux jours avant la discussion à l'Assemblée nationale d'une proposition de loi visant à abroger le texte contesté dans la rue depuis le début de l'année... mais avec un texte vidé de sa substance, puisque l'article 1 abrogeant le report de l'âge légal à 64 ans a été censuré par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale. Mais les députés Liot porteurs de cette proposition de loi tenteront de réintroduire l'article 1 le 8 juin. Deux jours après la journée de mobilisation qui, même si les syndicats s'en défendent, ressemblera bien à un baroud d'honneur.