Quésaco : La "limérence", quand l'amour vire à l'obsession

  • Parmi les symptômes de la limérence, on trouve des pensées irrationnelles ou intrusives, une dépendance émotionnelle, l'incertitude et la peur du rejet, ainsi qu'une idéalisation excessive de la personne désirée.
    Parmi les symptômes de la limérence, on trouve des pensées irrationnelles ou intrusives, une dépendance émotionnelle, l'incertitude et la peur du rejet, ainsi qu'une idéalisation excessive de la personne désirée. coldsnowstorm / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Tomber amoureux peut entrainer une légère obsession envers l'être aimé. On pense sans cesse à lui, oubliant le monde autour de nous. Mais parfois, le sentiment amoureux se transforme en une fixette dévorante. L'obsession devient si extrême qu'elle altère notre santé mentale, et devient éprouvante pour l'autre. C'est ce qu'on appelle la limérence.

La limérence, également appelée la "maladie de l'amour", décrit un état où un sentiment amoureux se mue en une obsession dévorante. Bien que ce terme soit ancien, il a récemment refait surface grâce à la diffusion virale de la mini-série britannique "Mon Petit Renne" sur Netflix. Cette série relate l'histoire authentique de Donny, barman et comédien, harcelé par une femme nommée Martha, obsédée par lui dès leur première rencontre.

Décrite pour la première fois en 1979 par la psychologue américaine Dorothy Tennov dans son ouvrage "Love and Limerence – the Experience of Being in Love" ("Amour et limérence – l’expérience d’être amoureux"), la limérence est souvent comparée au Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC) en raison de sa nature obsessionnelle. Selon la psychologue Maïté Tranzer, interrogée par Marie Claire, la limérence représente "une forme de fantasme, d'amour obsessionnel, à l'encontre d'une personne, d'une relation en attente, afin qu’il y ait un sentiment réciproque. C'est une attirance par l’inaccessible".

Parmi les symptômes de la limérence, on trouve des pensées irrationnelles ou intrusives, une dépendance émotionnelle, l'incertitude et la peur du rejet, ainsi qu'une idéalisation excessive de la personne désirée. La limérence peut se manifester aussi bien lorsque l'on est engagé dans une relation qu'en l'absence de celle-ci. Dans ce dernier cas, la personne tend à construire des scénarios imaginaires où elle est aimée passionnément par l'autre et ne perçoit que des signes positifs, étant profondément attachée à cette idée. Elle recherche activement l'attention de l'autre et interprète souvent ses actions selon ses propres désirs.

Dans la plupart des cas, la limérence concerne les personnes ayant des antécédents de relations malsaines, mais également des individus sans expérience relationnelle préalable. Il peut aussi s'agir de personnes ayant été victimes de cette même dynamique obsessionnelle. Cette condition peut également être liée au passé ou à l'histoire familiale de la personne concernée.

La thérapeute relationnelle, le Dr Emily May, sollicitée par Stylist UK met en garde contre les dangers de la limérence, soulignant son impact sur la santé mentale. "Il est possible que cela déforme la perception qu'a un individu de l'amour et des relations, ce qui peut conduire à des comportements malsains", déclare-t-elle. "Par exemple, lorsqu'une personne est dans un état de limérence, son bien-être et son état mental dépendent souvent fortement de la personne ou de l'objet au centre de son attention, à la limite de l'obsession, ce qui peut entraîner des expériences émotionnelles volatiles".

La thérapeute explique également que la pensée obsessionnelle peut rendre la vie quotidienne plus difficile. "Cela peut conduire à négliger d’autres responsabilités et domaines de la vie", dit-elle. Néanmoins, la limérence reste difficile à détecter. En effet, la thérapeute souligne "qu'il n'est pas rare qu'une personne donne la priorité à ses sentiments envers l'autre personne plutôt qu'à d'autres aspects de sa vie". Alors comment venir à bout de cette manie obsessionnelle? D'abord, il faut prendre conscience de la pensée obsessionnelle. Le Dr May recommande de prendre du recul face à cette obsession et de chercher des sources de distraction alternatives. Trouver une activité et d'autres personnes à côtoyer en sont de parfaits exemples. Toutefois, la consultation d'un psychologue est vivement conseillée pour traiter ce problème et cultiver des attachements plus sains.

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